Enfin l’Art dans une fête foraine à Saint-Denis! 2013

Je me suis trouvée en train d’admirer la belle affiche de cet évènement. Je l’ai collée devant ma porte d’entrée et aussi sur le mur de mon lieu de travail, juste à côté de l’ordinateur, mon outil de travail au moins 8 heures par jour. C’est l’image d’un mi-oiseau mi-humain en trois couleurs primaires avec un visage très expressif poussant des cris. C’est une affiche expressive pour une fête foraine et son exposition collective d’œuvres d’art. C’est peut être le cri supersonique pour présenter la force surhumaine qui a permis l’accomplissement d’un accrochage d’une centaine d’œuvres en seulement une nuit.

Ce matin, avec mon mari artiste, ayant fait partie de l’équipe d’accrochage nocturne, jusqu’à 4 heure du matin, et ma fille de 5 ans, nous sommes allés à la Briche pour découvrir notre exposition collective. Je n’avais plus besoin de contempler chaque œuvre dans l’espace parce que l’espace et les œuvres se mélangeaient, se mêlaient, se tiraient et se poussaient. Elles étaient mobiles avec une vitesse vertigineuse. Le lieu est un brouhaha.

Le monde change. Ou pas.
Mon petit monde, aujourd’hui à Saint-Denis au centre ville, crée des bruits impressionnants, jour et nuit. Les hommes et les femmes dionysiens sont très occupés, les soirs et nuits, à exercer leurs marchés parallèles. Ils s’installent en face de notre bâtiment, dans le creux des façades de boutiques de vêtements abordable “made in China”. J’ai entendu leur brouhaha quand le commerce se passe bien, et encore plus si le commerce se passe mal.

Ce matin, à l’exposition d’art contemporain dans la fête foraine, je me suis sentie trop grave pour mon époque. Je suis une psychorigide qui cherche une expérience incarnée face à une œuvre d’art. J’ai envie de recevoir un retour intellectuel devant une œuvre. Je suis convaincue que l’artiste n’a pu la créer qu’avec une intention critique. Je les admire et je veux apprendre d’eux. Mais, ma capacité corporelle et intellectuelle ne parvient pas s’enrichir des œuvres dans une soupe sucrée-salée-amère indéfinissable de couleurs, d’espace, de volumes ambulants. Je n’arrive à rester nulle part sans me sentir inadéquate. Les œuvres m’échappent.

Mais, c’est bientôt les élections municipales. L’art serait une préoccupation trop élitiste dans la ville si elle occupait une place parmi les affaires prioritaires. Pourtant, l’art peut nous aider à aborder les vraies questions de la ville et à entendre le vrai bruit.

Préférons-nous plaire aux masses en les rendant légères?
Y-a-t’il vraiment des questions difficiles à aborder dans cette ville?
Nous perdons-nous dans l’artifice des spectacles?